S’il y a bien un genre d’individu dont on ne veut apparemment pas
dans l’entreprise moderne d’aujourd’hui, c’est bien le ou la dilettante.
Genre cette barbie dilettante dont on ne voudrait même pas dans sa famille !
En effet, dans l’entreprise, le royaume de la performance, on veut des experts,
des gens compétents, des professionnels, ceux qui s’accrochent aux objectifs,
qui obtiennent des résultats. Oui, le résultat, c’est ça qui compte.
Alors qu’un dilettante, c’est un genre d’amateur, à ne pas prendre au sérieux,
qui n’obtient pas la performance requise, qui n’a pas le niveau du vrai professionnel.
Alors, les dilettantes, que doivent-ils faire ? Se cacher pour mourir ?
Au contraire, nous en avons le plus grand besoin, et c’est l’entreprise sans
dilettante qui va mourir.
Comment cela ?
Le dilettante, c’est celui qui prend du plaisir à ce qu’il fait ; c’est celui qui vit
sa vie comme une expérience perpétuelle. Il y eut des moments dans l’histoire
où être un poète dilettante était une qualité, le signe d’un mode de vie, et où
la qualité de la vie était meilleure quand on s’adonnait à ce type d’occupation.
Non, le dilettante, le vrai, est celui qui prend son plaisir dans ce qu’il découvre,
dans sa curiosité. Il trouve, dans tout ce qu’il entreprend, ou fait de tout une
occasion de se réjouir, de jouir de l’instant. Il projette dans ses relations avec
les autres ce plaisir de vivre qui est souvent communicatif. Il aime ce qui est
nouveau, ce qui change.